Bonsoir à tous,  La semaine dernière j'ai attendu que quelqu'un s'assied en face de moi pour l'aborder, un peu hésitante a...

 


Bonsoir à tous, 

La semaine dernière j'ai attendu que quelqu'un s'assied en face de moi pour l'aborder, un peu hésitante au premier abord, elle se laissa finalement convaincre. 

Je vous présente Stéphanie, 36 ans.

Ma première question est toujours la même : « Que fais-tu dans la vie ? » Mais cette fois, mon inconnue du jour m’explique que c’est compliqué pour elle en ce moment et qu’elle préfère ne pas en dire davantage. Je respecte son choix. Cela nous amène à discuter de cette fameuse question, comme si la vie se résumait à un métier : « Que fais-tu dans la vie ? » Alors qu’en réalité, le travail, ce n’est pas la vie. La vie, ce sont les rencontres, les joies, les peines, le grand air, et non cette routine métro-boulot-dodo.

Mais vous me connaissez : j’arrive souvent à mettre mes inconnus à l’aise. Stéphanie accepte finalement que j’écrive et prenne des notes sur son ancien métier :
« J’étais aide à domicile pendant cinq ans. J’ai adoré ce métier, certes difficile, mais tellement humain. »

Comment t’est venue l’idée de faire ce métier ?
« Pour tout te dire, quand j’avais 13 ans, mon grand-père était très malade. J’ai vu des infirmières et des aides-soignantes prendre soin de lui et l’accompagner jusqu’à la fin de sa vie. Avec mes yeux de jeune fille, au chevet de mon papy, j’observais tout cela et j’étais fière qu’il soit entouré de telles personnes. C’est là que j’ai su que, moi aussi, je voulais prendre soin des gens et, à mon tour, rendre la pareille. »

Je lui demande alors de m’apprendre quelque chose sur son ancien métier :
« Parfois, j’ai eu affaire à des personnes âgées qui semblaient méchantes au premier abord. Mais j’ai compris qu’elles agissaient ainsi pour te tester. Alors, il ne faut pas se laisser faire ! Il faut leur montrer qui est le patron (rires). Et ensuite, elles finissent par s’apaiser et te faire confiance. »

Mon inconnue du jour aime cuisiner et apprécie le contact humain, même avec des inconnus dans le tramway. Cela dit, en tant que femme, elle m’avoue s’être méfiée quand j’ai commencé à lui parler.
« J’adore le théâtre d’improvisation, c’est mon exutoire. »

Elle n’aime pas l’hypocrisie, l’injustice et le manque de respect.
« Un truc que je n’aime pas manger ? La banane. »

Es-tu heureuse aujourd’hui ?
« Oui ! Pourquoi ? Parce que je trouve le bonheur dans différentes choses, et en ce moment, je m’épanouis dans mes activités annexes. »

Le mot de la fin ?
« Et après ! »
Comment ça ?
« Tu vas faire quoi de cette interview ? »
Je vais la publier mercredi 18 décembre.

Merci, Stéphanie. Ce fut un plaisir de discuter de la vie avec toi. J’espère que nous nous reverrons dans le tramway.

Quant à moi, je vous laisse pour cette année : je ne reprendrai pas le tramway cette semaine. Nous nous retrouverons donc en janvier. Prenez soin de vous, de vos proches, et rendez-vous en 2025, bonnes fêtes de fin d'années les amis.

Allan.



  Bonsoir à tous, Cela fait plusieurs semaines que je n’arrive plus à trouver deux inconnus dans la même journée afin de vous partager dava...

 


Bonsoir à tous,

Cela fait plusieurs semaines que je n’arrive plus à trouver deux inconnus dans la même journée afin de vous partager davantage de mes rencontres tramway-esques. Je ne m’en formalise pas, mais je dois avouer que cela me frustre un peu : entre le manque de temps et le manque de chance, je ne peux vous présenter qu’un(e) inconnu(e) par semaine, et je m’en excuse.

Trêve de bavardages, revenons à notre inconnue du jour, rencontrée sur le quai de Beauséjour un matin tôt. Trop tôt, aussi bien pour elle que pour moi.

Je vous présente Léa, 22 ans.

Dans la vie, Léa est vendeuse en boulangerie :
« C’est tout récent, j’ai commencé mi-novembre et j’aime beaucoup ce que je fais. Ce n’est qu’un CDD, car je remplace une personne, mais j’apprécie le contact avec les clients. »

- Tu peux me parler de ton parcours ?
- « À la base, j’étais en fac d’Histoire sans trop savoir ce que je voulais faire après le bac, comme beaucoup d’étudiants en première année. Puis, j’ai basculé en fac de Biologie. Ça a été un déclic pour moi : je voulais travailler en laboratoire ! Malheureusement, j’ai dû arrêter, car pour payer un loyer, il faut un salaire. Donc, j’ai mis mes études de côté pour le moment. Plus tard, je reprendrai. Quand ? Aucune idée pour le moment. Tu sais, je travaille depuis l’âge de 16 ans, donc ça ne me dérange pas. C’est juste… triste à dire, mais les cours me manquent. »

- Tu peux m’apprendre quelque chose sur ton métier ?
- « Je ne pensais pas, mais je trouve que les clients de ma boulangerie sont super patients et gentils, surtout au début, quand je débutais. Entre les pains, les références à connaître et la caisse à gérer, c’était un peu sport. Alors je les remercie à mon tour via ton blog. »

Mis à part son métier, Léa aime lire — elle lit actuellement Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë —, dessiner, cuisiner et peindre :
« J’aime peindre des paysages et des animaux à la peinture acrylique. Ça me détend. »

Elle n’aime pas le manque de politesse de certaines personnes dans les transports.

- Es-tu heureuse aujourd’hui ?
- « Assez ! J’aime mon boulot, ça se passe bien avec mon copain, j’ai de supers amis, et je reviens de quelques jours en famille à La Rochelle, donc tout va bien. Aucune raison de se plaindre. »

Le mot de la fin ?
- « Eh bien, je n’en ai aucune idée ! » (rires)

Mon inconnue doit descendre, donc nous n’avons pas eu le temps de trouver un meilleur mot de la fin, et nous en resterons là. Merci, Léa, et au plaisir de te recroiser sur le quai du tramway ou dans une rame un de ces jours, qui sait ?

A.